Worldlog Semaine 18 – 2009


1 mai 2009

La semaine dernière les néerlandais ont été choqués par l’attentat visant la Famille Royale le 30 avril dernier, journée nationale de la fête de la Reine. La journée avait commencé traditionnellement par le défilé de la famille Royale faisant le tour de la ville en bus. Le convoi venait de traverser un grand carrefour, lorsqu’un homme, agent de sécurité récemment licencié et ne pouvant plus régler son loyer, a foncé avec sa voiture à grande vitesse sur la foule, écrasant et entraînant plusieurs personnes qui attendaient derrière les barrières le passage de la Reine. Il a essayé ensuite de heurter le bus de la Famille Royale, mais ne l’a pas atteint. Au total il a touché 27 spectateurs, dont 6 sont décédés depuis.

C’est un drame affreux, qui évoque de vives réactions. Après un évènement pareil, on remarque tout de suite la tension accumulée dans notre société, exprimée automatiquement par la population après des évènements comme ceux-ci.

La première question que les gens se posent est ‘quelle était la couleur de peau de l’auteur ?’

Serait-il probablement un musulman, cachant des actes terroristes en exécutant son acte ? Mais aussitôt que l’on ait constaté que l’auteur était blanc, les forums du web se sont mis à spéculer que l’auteur serait un militant de la lutte pour les animaux. Puisque la Reine, ne porte-t-elle pas de fourrures, n’approuve-t-elle pas les parties de chasse dans les Forêts Royales, et ne fut-elle pas rayée de sa fonction de protectrice pour l´association de la protection des animaux aux Pays-Bas ?

Lors de grands incidents traumatisants on se met tout de suite à rechercher le profil du criminel, risquant de stigmatiser directement tout un ensemble de personnes visées.

Ce phénomène peut être dangereux mais il est en même temps très instructif. Il rejoint aussi parfaitement les idées préconçues. Le FBI par exemple diabolise les musulmans et les protecteurs d’animaux comme étant les plus grands dangers pour l’État de droit démocratique. Et lorsque le citoyen se voit affronté à un incident qui dépasse son imagination, on voit que ses pensées vont en premier dans la direction de deux groupes précis.

Dans ce cas-ci, l’auteur du crime s’est avéré être un ancien vigile au chômage, et à ce qu’il paraît n’était lié à aucun mouvement de la société , ni sur le plan idéologique, religieux, politique ou social. On suggère qu’il s’agirait d’un homme divorcé, suspendu du droit de voir ses enfants (comme en Argentine on parlait de ‘mères folles’, ici on pourrait l’appeler ‘un père fou’) ; toutefois ces informations n’ont pas été confirmées, mais ne mènent pas pour autant à une stigmatisation d’autres hommes se trouvant dans une situation comparable.

De plus, l’opinion publique n’a pas ‘soupçonné’ les agents de sécurité en tant que groupe.

Cela n’aurait certainement pas été le cas si l’auteur du crime avait été un musulman ou un militant. On aurait accusé le groupe auquel il appartenait et cela aurait causé des dégâts irréversibles sur l’image de ce groupe.

Dans ce cadre il est donc prudent pour un parti politique débutant de bien peser les liens que l’on crée. Il est primordial de bien délimiter les choix à faire dans la voie démocratique parlementaire afin de pouvoir élaborer les changements sur le plan du droit de l’animal.

Dans un parti politique pour les animaux, les transgresseurs de la loi ne doivent pas avoir leur place, car c’est justement ce parti qui choisit le respect de la législation ou le changement de celle-ci par voie légale.

D’après moi, la seule possibilité de s’en écarter est la désobéissance civile, c’est à dire enfreindre la loi, mais visiblement, afin de démontrer ainsi que la loi n’est pas bonne. Il ne faut surtout jamais agir sournoisement, il faut toujours bien montrer la personne qui transgresse la loi, montrer le but de cette démarche, et en accepter les conséquences, comme par exemple subir un contrôle judiciaire sur l’infraction faite.

Un exemple de désobéissance civile est de cacher des animaux condamnés à être éliminés selon l’État pour combattre une maladie.

La sœur néerlandaise mère Maria l’avait fait lors de la peste aviaire, elle ne s’en est jamais cachée, elle a même dû s’en expliquer devant le juge. Son acte avait un but précis : mettre en évidence le fait que le législateur préfère sacrifier des animaux en parfaite santé en les mettant sur l’autel de l’économie. Cette manière fut bien plus dévastatrice que la peste aviaire en elle-même.

La prochaine fois je vous raconterai davantage sur la création de liens avec divers partis politiques et associations militantes. Car ces choix peuvent être décisifs pour le succès de votre nouveau parti !

The entire Netherlands reacted in shock last week to the Queen's Day attack on the Dutch royal family. A security guard who had lost his job and could no longer make rent drove his car through the barriers, and tried to hit the bus containing the Dutch royal family. He did not succeed in his mission, but he did mow down 27 members of the crowd, six of whom died.

This was a terrible scene and it has evoked some strong reactions. After an event such as this, you can really see just how much tension exists in our current society and how this can out in such extreme actions as this.

The very first question people asked was 'what colour was the perpetrator's skin?'
Could it have been a Muslim? Could this have been a terrorist act? Once the perpetrator proved to be white, forums on websites buzzed with the speculation that perhaps it could have been an animal activist. The Queen does wear fur after all, as well as allow hunting in the royal forest and is generally not considered as a patron of Dutch animal protection.
When any great traumatic event occurs, people look to profile the perpetrator so they can immediately stigmatise one group of people.

This is simultaneously dangerous and educational. It fits nicely into existing prejudices. The FBI demonises Muslims and animal activists as the greatest dangers to democratic constitutional state. Just look at which two groups are first suspected when an event that beggars belief occurs.

The perpetrator proved in this case to be an out-of-work security guard without any apparent connections to a particular ideology, religion, politics or social group. People suggested that perhaps he was a divorced man who was no longer allowed to see his children, but these reports were not confirmed, nor did they lead to the stigmatisation of other men in that position.

Nor did public opinion swing towards suspicion towards security guards.
This would not have been the case had the perpetrator been Muslim or an activist. His actions would have been explained away by the fact that he belongs to a certain group, thereby causing irreparable damage to that group's image. It is therefore a good idea for nascent political parties to choose their alliances carefully. You must clearly delineate the choices you make to create a parliamentary, democratic path to change as it concerns animal rights. Those who break the law to not belong in a Party for the Animals because just such a party must always choose to respect the law or change it using legal avenues.

The only way I believe we can deviate from this is civil disobedience, that is to say to break the law with clear intent, to prove that the law as it stands does not work. Never do it on the sly, always make it clear who is breaking the law and why and always accept the consequences of your actions such as a legislative review of the violation.
Examples of this sort of civil disobedience are letting animals that are to be culled in the name of disease prevention escape.

A Dutch nun, mother Maria did this during the bird flu scare in the Netherlands. She bore the responsibility for her actions to the public and in front of a judge. Her action had a clear purpose: to show that legislators were prepared to sacrifice healthy animals on the altar of the economy, which in its way is more deadly than an outbreak of the bird flu could ever have been.

Next week I will tell you more about how to conclude alliances with social groups and parties. The choices you make can break or break your new party!