Vidéo­sur­veil­lance aux navires de pêche un peu plus proche grâce au Parti pour les Animaux


16 mars 2021

Afin de lutter contre les captures accessoires de dauphins, d'oiseaux de mer et d'autres espèces animales vulnérables et d'arrêter le rejet illégal de poissons commercialement peu attractifs, le Parti pour les Animaux souhaite utiliser des caméras sur les navires de pêche. À cette fin, le parti a soumis cette proposition au Parlement européen la semaine dernière. « Un meilleur contrôle est dans l'intérêt des populations de poissons et de tous les animaux de la mer, et finalement aussi dans l'intérêt des pêcheurs eux-mêmes », a déclaré la députée européenne Anja Hazekamp du Parti pour les Animaux néerlandais.

On estime que des dizaines de milliers de dauphins et plus de deux cent mille oiseaux de mer meurent chaque année en tant que « captures accessoires » dans les filets de pêche. De plus, selon le Comité consultatif officiel de la pêche (CSTEP) de la Commission européenne, les poissons trop bon marché ou trop petits et qui génèrent donc moins d'argent sont encore rejetés à grande échelle, bien que cela soit interdit depuis 2016. Cette année-là, l'obligation a été imposée de débarquer également ces poissons « commercialement peu attrayants ». Pour compenser les pêcheurs, les possibilités de pêche totales ont été augmentées jusqu'à 50%. Dans la pratique, cependant, une grande partie des poissons capturés disparaît toujours non enregistrée par-dessus bord.

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Contribution de la députée européenne Anja Hazekamp du Parti pour les Animaux néerlandais pendant le débat sur le règlement européen sur les contrôles de la pêche la semaine dernière.

Surpêche et rejets illégaux
Selon les recherches de l'Université de Wageningue, la grande majorité des poissons capturés qui sont rejetés à la mer n'y survivent pas. Par conséquence, les populations de poissons subissent une pression énorme et le système européen de quotas de pêche est au bord de l'effondrement, prévient le CSTEP. Les experts associent l'effondrement de la population de morue de la mer du Nord par exemple directement à cette pratique. Ainsi, l'organisation environnementale Our Fish a noté en 2018 déjà que pratiquement aucune morue « indésirable » n'avait été débarquée au Royaume-Uni (à l’époque encore membre de l'UE), tandis que les pêcheurs avaient reçu 5200 tonnes de pêche supplémentaires pour compenser le poisson « non désiré ». Le Conseil international pour l'exploration de la mer estime également qu'en réalité beaucoup plus de morue est capturée qu'il n'en a été rapporté.

Le Parti pour les Animaux a donc soumis une proposition visant à établir une vidéosurveillance sur les navires de pêche pour vérifier la fiabilité des données de capture, superviser le rejet illégal de poissons « commercialement peu attractifs » et surveiller les captures accessoires d'espèces vulnérables. Cela permet de dresser l’inventaire des zones dans lesquelles les risques de captures accessoires sont les plus élevés. Les zones où vivent des dauphins, des oiseaux de mer et des tortues peuvent alors être fermées aux activités de pêche à risque ou d'autres mesures peuvent être prises pour réduire les captures accessoires dans ces zones.

L’intimité du personnel des navires
« Naturellement, la surveillance doit respecter toutes les règles dans le domaine de la vie privée et du traitement des données personnelles », souligne Hazekamp. Le Parti pour les Animaux a donc proposé de limiter la vidéosurveillance aux parties du navire où les poissons capturés sont amenés à bord, traités et stockés. Le parti souhaite également que les systèmes vidéo n'enregistrent pas le son, de sorte que le droit à la vie privée de l'équipage soit garanti à tout moment.