Parlement européen : inter­diction de transport des animaux vers des pays exté­rieurs à l’Union euro­péenne  


19 février 2019

Les animaux européens ne devraient plus être transportés vers des pays extérieurs à l’Union européenne s’il n’est pas garanti qu’ils y soient traités correctement. Une majorité du Parlement européen (PE) a voté pour cette interdiction la semaine dernière. Le PE souhaite également que les transports d’animaux vivants – qui peuvent prendre plusieurs jours à plusieurs semaines – soient raccourcis. Le parlement parle d’une durée de transport maximale de 8 heures. De plus, des contrôles plus stricts doivent être effectués pour garantir le respect de toutes les règles de l’UE. Les propositions du parlement apparaissent, également à l’initiative du Parti pour les Animaux, en réponse à des fautes graves et structurelles lors du transport d’animaux en Europe et en provenance de celle-ci.

Action contre les transports des animaux au Parlement européen à Strasbourg. Réalisée par le Parti pour les Animaux néerlandais et ses partis frères de dix pays européens.

La députée européenne du Parti pour les Animaux, Anja Hazekamp, s’est battue sérieusement contre le transport des animaux. Elle se réjouit de ce que le Parlement européen milite désormais pour un transport d’animaux plus court et contre le transport d’animaux vers des pays lointains.

L’été dernier Hazekamp s’est rendue en Croatie et en Slovénie pour contrôler le transport des animaux vers des soi-disant ‘pays tiers’ et a observé de ses propres yeux les nombreux abus : « Les transports où des animaux sont transportés vers des pays extérieurs à l’UE sont les plus longs et les plus horribles. Après un voyage de plusieurs jours en Europe, les animaux sont souvent transbordés, souvent brutalement et avec une chaleur extrême, sur des navires dont les destinations se situent loin de l’Union européenne. Dès lors qu’il n’y a plus de contrôle sur le bien-être des animaux. Ce qui s’y passe s’agit de la plus pure des maltraitances animales. »

La députée souligne que ces transports d’animaux non contrôlés sont contraires à une décision de la Cour européenne. « La Cour européenne a déclaré que les animaux devaient être protégés conformément à la réglementation européenne tout au long de leur voyage. Mais il n’y a aucun moyen de garantir cela. Une interdiction totale du transport vers des pays extérieurs à l’UE est donc plus que nécessaire. »

Dans l’UE même, tout est faux avec le transport des animaux. Les organisations de protection des animaux ont fourni deux cents rapports détaillés à la Commission européenne depuis 2007. Ils montrent comment les animaux sont chargés dans des camions surpeuplés, qu’ils ne peuvent souvent pas se tenir debout et sont transportés à des températures extrêmes. Les rapports contiennent également des preuves du transport des animaux malades et blessés et du manque d’approvisionnement en eau.

Le Parlement européen souhaite que les transporteurs, qui ne respectent pas les règles, soient punis plus sévèrement et plus systématiquement, par exemple en saisissant des véhicules. « Ce sont des propositions prometteuses, mais il est maintenant primordial que le transport des animaux soit réellement géré dans la pratique et pas uniquement sur papier », a déclaré Hazekamp.

Réaliser des action dans le PE

Avant de voter sur le transport des animaux, le Parti pour les Animaux avait organisé plusieurs actions sur la place du PE à Strasbourg. Des partis pour les animaux de dix pays européens différents y étaient présents. Les représentants de ces partis ont également prononcé un discours dans lequel ils ont invité les députés européens à utiliser leur vote au PE pour aider les animaux.

Ainsi Vanessa Hudson, chef d’Animal Welfare Party du Royaume-Uni, a exprimé son incrédulité vis-à-vis le fait que les députés européens devaient encore être convaincus pour voter contre le transport d’animaux :

« C’est dommage que des gens comme nous aient besoin de voyager de toute l’Europe pour faire comprendre aux députés européens qu’il est inacceptable de considérer les animaux comme un fret. Il n’est pas acceptable que des bébés – aussi jeunes que quinze jours, non sevrés, incapables de réguler la température corporelle – soient chargés dans des camions et effectuent des trajets allant jusqu’à 70 heures dans certains cas. C’est une tache absolue sur notre conscience que de telles activités se sont déroulées sous notre surveillance. Et nul doute que l’histoire nous jugera sévèrement pour avoir permis que cela se produise. Mais quelle chance aujourd’hui. Quelle chance de dire enfin : ça suffit. Il est temps de faire preuve de leadership moral. Il est temps de mettre fin à cette injustice. Il est temps d’arrêter le transport des animaux. »