Blog d’Esther : Regardez-nous nous battre, regardez-nous gagner

La semaine dernière, des images horribles des abattoirs néerlandais sont sorties pour la énième fois. Les images montrent que les porcs sont battus, les porcs boiteux sont tirés par la queue et les animaux malades sont chassés. Nous avons vu plus tôt que les porcs sont également cuits vivants dans les abattoirs. Cela se produit également avec les porcs d'une ferme biologique.

Les vétérinaires de la NVWA - le superviseur des services d’inspection néerlandais qui a la tâche légale de protéger les animaux - sont restés béats en regardant ces cruautés. Un vétérinaire a même battu les animaux. Des recherches ont précédemment montré que les vétérinaires de la NVWA refusent d'intervenir ou d'imposer des amendes en cas d'abus. Mais les vétérinaires de la NVWA qui battent les animaux eux-mêmes touchent le fond.

J'ai rappelé à l’ordre la ministre de l'Agriculture. Avec 642 millions d'animaux abattus aux Pays-Bas chaque année, il est impossible de prévenir de graves abus en matière de bien-être animal et d'hygiène. En fin de compte, le nombre d'animaux dans l'élevage doit au moins être divisé par deux. La semaine dernière, la ministre de l'Agriculture a finalement indiqué qu'elle souhaite résoudre le problème d'application de la loi de façon plus fondamentale en réduisant le nombre d'animaux abattus quotidiennement par l'abattoir. Une étape importante.

Commerce et industrie nuisible

L'industrie de la viande elle-même est non seulement malade jusqu'aux os, mais elle nous rend tous malades. L'élevage néerlandais élève le plus grand nombre d'animaux par superficie au monde. Ces animaux vivent souvent de manière entassée. Ils tombent malades en raison de stress élevé et d'une faible résistance. Les animaux malades et les maladies zoonotiques et infectieuses qui peuvent passer de l'animal à l'homme - présentent un risque pour la santé publique. Ainsi cinq millions de porcs aux Pays-Bas sont porteurs du virus de l'hépatite E. Presque nulle part dans le monde il n'y a autant de porcs élevés sur une si petite surface. Et nulle part dans le monde il n'y a plus de personnes porteuses du virus de l'hépatite E qu'ici.

En Chine, nous voyons maintenant le virus corona. Tant que nous n'arrêterons pas le commerce et la consommation massifs d'animaux, des agents pathogènes continueront de se faire sentir. Ainsi en 2003, la pandémie du SRAS était également d'origine animale. Le commerce légal et illégal d'animaux sauvages est un risque majeur de contamination. C'est pourquoi nous avons appelé le gouvernement néerlandais à édicter une interdiction totale de l’importation et du commerce d'animaux sauvages.

En attendant, l'Union européenne souhaite négocier des accords de libre-échange à grande échelle avec des pays où le bien-être animal est violé : la Thaïlande, les États-Unis, le Canada et le Brésil. Cela signifie qu'il sera encore plus facile et moins cher d’importer en Europe des produits fabriqués aux dépens des animaux et des droits de l'homme.

Lors du débat sur le commerce, j'avais une question fondamentale pour la ministre néerlandaise : quand la ministre rendra-t-elle enfin les valeurs vulnérables (animaux, nature, droits de l'homme, environnement) plus importantes que du commerce dur, agressif et néolibéral ?

Le moment est venu.

Tournant

La dernière fois, j'ai écrit sur mon blog que c'était la décennie décisive. De plus en plus de gens ne se laissent plus prendre par les fables que l'élevage, le gouvernement et les supermarchés nous ont racontés. Leur pouvoir se désagrège. De plus en plus de gens osent écouter leur cœur et aider les autres à prendre conscience. Au Parlement européen, le Parti pour les Animaux rassemble de plus en plus de politiciens dans la lutte contre la souffrance animale.

Les changements que nous voyons maintenant ont été fortement combattus, entre autres grâce à des citoyens courageux. Mais les systèmes et les intérêts existants font tout pour rester en vie. Plus que jamais, le Parti pour les Animaux est indispensable pour que le tournant se poursuive et que les mesures prises actuellement par les autorités ne consistent pas en un éco blanchiment bon marché et un bien-être animal allégué.

C'est pourquoi j'ai décidé de me rendre officiellement disponible en tant que chef de parti du Parti pour les Animaux pour les prochaines élections parlementaires.

C'est pourquoi je suis heureuse de voir que de plus en plus de gens qui veulent protéger les animaux et notre planète, se lancent dans la politique. Le jeune activiste végétalien et queer Jabari Brisport en est un merveilleux exemple. Il s'est porté candidat aux élections au Sénat de New York et il plaide pour une meilleure protection des groupes vulnérables, des animaux, de la nature et de l'environnement. Nous avons vraiment besoin de telles personnes en politique.

Jabari Brisport, candidat végétalien aux élections à New York.

Ce qui illustre cette époque-ci est une vidéo d'une jeune fille de 13 ans en Australie qui est descendue dans la rue pour se battre littéralement pour son avenir. Au lieu de prendre au sérieux ses intérêts et ceux de sa génération et de les protéger, le gouvernement a appelé la police. On a dit à la jeune fille que si elle ne partait pas, elle serait emmenée de force si nécessaire. La jeune fille a frissonné devant les officiers. Elle a obéi et s'est éloignée. Mais en s'éloignant, elle a soulevé son panneau et elle a dit :

« Regardez ce que vous nous avez mis sur le dos. Regardez-nous nous battre. Regardez-nous gagner. »

Cette fille, c’est nous.

Si les lois ne protègent pas notre planète et tous ses habitants, nous les changerons ensemble. Si le gouvernement ne respecte pas la loi, nous le remplacerons.

À bientôt !

Esther

(Président du groupe parlementaire du Parti pour les Animaux)